Corinne Frimas a imaginé, en collaboration avec Karen Fenn, compositrice, une pièce qui présente au public une exploration de la respiration. Pour la percevoir profondément, il leur semble indispensable d’en entendre le son, de «baigner» d’une certaine façon dans ce son et dans la musique.

« Déjà enfant, j’avais la sensation que respirer avait quelque chose de magique et de mystérieux.
Dès que j’ai été confrontée, que j’ai pris conscience que la respiration était un continent intérieur immense, inconnu, je n’ai eu de cesse de l’explorer. Ça n’a pas été facile. Je suis partie de loin, comme on dit. J’étais trop énergique, très volontaire et très nerveuse et je sentais bien que ma respiration était souvent bloquée, contrariée.
J’ai dû développer des expériences, chercher des sensations, comprendre, trouver des pratiques qui me reliaient plus étroitement, plus intimement à ma respiration. 
Mon métier d’interprète, la pratique du chant, de la danse m’ont aidé dans cette compréhension et surtout la pratique du yoga m’a permis d’accéder à une connaissance anatomique, de développer mes capacités respiratoires, de maîtriser cette respiration, de toucher profondément la puissance du souffle. Car au-delà du système respiratoire, il y a ce qu’on appelle le souffle qui nous traverse de la naissance à la mort. 
Ces mois où nous avons étouffé sous les confinements, sous le nombre des morts, sous les masques, sous la mise à l’écart du non-essentiel, sous la peur de l’autre, j’ai eu terriblement envie d’ouvrir la fenêtre et de respirer à plein poumon. 
C’est ce que Karen Fenn et moi-même avons fait et nous proposons à travers « respiration » simplement ça : respirer.« 
Corinne Frimas

Corinne Frimas, écriture et jeu et Karen Fenn, composition électroacoustique et jeu
Shirel Amitaï, mise en scène
Paul de Larminat, lumière